En Algérie, Mokhtar Hazbellaoui, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a annoncé, ce jeudi 12 octobre à Boumerdes, l‘étude en cours de la réorganisation des services de santé du pays.
Le projet en préparation, en collaboration avec différents partenaires du secteur de la santé, doit permettre de trouver des solutions à certaines carences, principalement en matière de spécialistes.
Le déficit constaté en praticiens paramédicaux et de radiologues, touche autant l’Algérie que d’autres pays : le ministre a assuré que l’Etat a pris en charge le dossier en privilégiant la formation - des propositions de solutions dans ce domaine seront soumises au Chef du gouvernement.
S’exprimant sur le problème de la sécurité dans les établissements du secteur, il a fait part de démarches en cours avec le ministère de l’Intérieur en vue de la mise en place d’un dispositif qui garantira la sécurité au sein de toutes les structures de santé du pays.
Le ministre a ensuite inspecté le chantier de l’hôpital psychiatrique de 120 lits de la commune de Boudouaou, avant de se rendre à Bordj Menail où il a assisté à la cérémonie d’attribution du nom du Moudjahid Amar Ouamrane, à l’hôpital de la ville - (avec l'APS).

Depuis plus de 20 ans Karine Breack-Touzet évolue dans le domaine du projet hospitalier, ce qui l’a conduite à créer HOSPIHUB.
Elle est en constante relation avec les acteurs de la santé en France, au Maghreb et en Afrique. Son expertise s'étend aussi dans le tourisme de santé

Tunisie : Lancement de la campagne "Octobre rose" pour la sensibilisation au cancer du sein
La campagne “Octobre rose'” pour la sensibilisation au cancer du sein a eu lieu dimanche 01/10/2017 au parcours de santé d’El Menzah à l’initiative de l’Office national de la famille et de la population (ONFP).
L’objectif de cette action annuelle organisée dans les différentes régions et zones rurales, est de sensibiliser le plus grand nombre de femmes à l’importance du dépistage précoce qui permet une meilleure prise en charge et augmente, considérablement, le taux de survie, a déclaré Kaouthar Saidi, responsable à l’ONFP. Des consultations médicales gratuites ont été proposées aux visiteurs.
N.B. HOSPIHUB : Au moment de la rédaction de cette publication, une minute de silence est observée dans les différentes structures et institutions de santé publique et privée en mémoire au ministre de la Santé Slim Chaker décédé ce dimanche 8 octobre 2017, suite à une crise cardiaque. Le ministre a participé dimanche à un marathon à Nabeul organisé par l’Association Nourane pour la lutte contre le cancer.
En Côte d’Ivoire, deux structures se sont unies : la Fondation Agir contre les Cancers* (FAC) et le Programme nationale de lutte contre le cancer (PNLCA) pour lancer l’opération Octobre rose 2017.
Le contexte
Chaque année, près de 1 223 femmes ivoiriennes meurent de cette maladie et près de 2 248 nouveaux cas sont diagnostiqués, selon Dr Bilé Augustin, chargé de communication au PNLCA. 80 % des femmes atteintes du cancer du sein, arrivent à l'hôpital à un stade très avancé de la maladie selon Dr Touré Moctar, cancérologue et maître de conférences agrégé.
Les travaux de construction du premier centre de traitement par radiothérapie du pays, au sein du CHU de Cocody ont été lancés en septembre 2015. Le 24 juillet dernier, lors d’une intervention à l’Assemblée nationale, la ministre de la santé a assuré de l’ouverture pour ce mois d’octobre 2017 de la structure tant attendue.
La campagne 2017
« La sensibilisation est un axe très important dans la lutte contre le cancer du sein. Sensibiliser, informer les populations favorise les prises en charge précoces ». a déclaré la journaliste Agnès Kraidy*, présidente de la FAC.
« La création de la fondation est pour nous une exigence vitale, comment nous engager en tant que femme de médias, personne touchée par le cancer pour permettre aux autres de garder espoir et engager une solidarité pour qu’ensemble, on puisse construire les moyens de lutte contre cette maladie », a-t-elle ajouté.
La campagne 2017 proposera plusieurs activités, parmi lesquelles CancerArt (lutter contre les cancers à travers l’art, célébrer l’entraide et la solidarité), des conférences-débat et des expositions photos sur la maladie.
*La FAC a été créée en juin 2017 par Agnès Kraidy, journaliste elle-même soignée pour un cancer du sein.
Tout renseignement : https://www.cancerdusein-ci.com/
Au Sénégal, la Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca) a procédé, vendredi dernier à Dakar, au lancement du programme de lutte contre le cancer.
La cérémonie de lancement était présidée par le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, qui a affiché sa volonté de s’impliquer dans les activités de la Ligue.
Les objectifs de la Ligue sont, entre autres, de valoriser l’importance de la mammographie, réduire l’impact du cancer dans ce pays, développer toutes les luttes possibles contre le cancer du sein ou du col de l’utérus, échanger discuter et soutenir les malades pour une prise en charge thérapeutique.
Appel à communication : Vous organisez une campagne Octobre rose 2017 en Algérie, au Maroc, en tout pays d'Afrique de l'Ouest , et souhaitez que nous en parlions ? écrivez-nous : direction@hospihub.com

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Pendant l'ultime réunion avec le ministre la veille au soir du mouvement de grève du 28/09/2017, les acteurs de la santé marocaine n'ont pu que constater l'impossible avancée sur leurs revendications respectives. Cf notre article.
Les médecins réclament un meilleur salaire, et la liberté légalement entérinée d’exercer dans le privé.
Pour sa part, le ministre El Houcine El Louardi demande des comptes aux médecins du secteur public, tentés par le secteur privé.
Le ministre avait indiqué fin aout 2017 que les "hôpitaux et centres de santé publics risquent d'être désertés de leurs cadres soignants". Pour lui, les cliniques privées tentent de débaucher les médecins du secteur public.
Le ministre avait reconnu par ailleurs, auprès du journal Assabah, qu’il n’a pas appliqué la loi en ce qui concerne les médecins ayant « déserté» leurs postes dans le public. Il a précisé, en revanche, avoir envoyé leur dossier au ministère des Finances afin de calculer le reliquat des dédommagements dus par les médecins qui ne sont pas arrivés au bout des 8 années réglementaires dans les hôpitaux publics. Ce reliquat devrait s’ajouter au coût de la formation de ces médecins. Mr El Louardi souligne ainsi que c’est l’État qui couvre la charge financière élevée de la formation des médecins et que seules 8 années d’exercice peuvent la compenser.
Le ministre a également déclaré à cette occasion qu’il avait effectivement refusé plusieurs démissions de médecins. Pour rappel, la loi donne le droit au département de la Santé de refuser des démissions afin d'assurer aux hôpitaux toutes les ressources nécessaires à la prise en charge des malades.
Les médecins : seigneurs de la santé au Maroc
Ainsi la situation se complexifie : il n’est permis qu’aux seuls médecins de nationalité marocaine, ou bi-nationaux, d’exercer au Maroc. Le déficit de médecins par rapport aux besoins de la population reste important. De nombreux projets tant d’hôpitaux publics que de cliniques privées y sont à l’étude, en cours de réalisation ou ont été récemment livrés. Les médecins sont plus que jamais les « faiseurs de projets hospitaliers » et s’assurer de leur collaboration effective et durable pendant le projet et après l’ouverture d’un établissement de soins relève d’une stratégie délicate à anticiper bien en amont par les investisseurs.

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Arrivée ce dimanche matin à la Réunion, Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, poursuit sa visite. Sa deuxième étape de la journée a eu lieu au CHU qui accuse un déficit de plus de 35 millions d’euros.
Le CHU de la Réunion accusait un déficit de 35 millions en 2016. "Je veux tout d’abord rappeler que le CHU de la Réunion, comme tous les autres CHU, n’a théoriquement pas droit à des financements spécifiques et doit assumer financièrement la politique médico-sociale qu’il décide de conduire", a souligne la ministre des Solidarités et de la Santé.
Agnès Buzyn a malgré tout décidé d’accorder exceptionnellement au CHU de la Réunion une aide transitoire de 50 millions d’euros* sur quatre ans, dont 14 millions dès 2017. "Cette mesure traduit la volonté de l’Etat d’accompagner le CHU dans son redressement et la conscience qui est la nôtre de son importance dans l’offre de soins proposée aux Réunionnais. Je souhaite par ce soutien que le CHU franchisse rapidement le cap difficile auquel sa situation financière le confronte aujourd’hui, et qu’il retrouve à court terme un rythme d’activité soutenable".
*Lors de la séquence au CHU concernant les 50 millions d’euros accordés au CHU de la Réunion, la ministre a consenti à dire aux journalistes présents sur place : "Je ne doute pas que le CHU saura faire face à cette crise d’adolescence, comme l’ont appelée à juste titre les syndicats. La crise d’adolescence arrive au bout de quelques années, au moment où il faut trouver sa place dans une offre de soins diverse, avec une anticipation nécessaire des besoins qui n’ont pas forcément été bien orientés. Je pense que l’accompagnement de l’état permettra de faire face à ces difficultés. C’est le recadrage dont ont besoin les adolescents, parfois, dans leur parcours de vie".
Le programme d'Agnès Buzyn comporte les étapes suivantes :
- Le dimanche : visite de l'EHPAD de la Croix rouge à Saint-Denis, avec rencontre des résidents, des familles et des personnels. Déjeûner avec les professionnels de santé Groupement de coopération Santé "La Ruche" avant de se rendre à la Clinique des Flamboyants, au Port.
- le CHU de Saint-Denis pour des présentations, une visite du service oncopédiatrie, et des urgences, ainsi que l'inauguration du bâtiment soins critiques.
- Le lundi, Agnès Buzyn visitera les locaux de Maison Relais de l’Association Aide Protection Enfance (AAPEJ), où elle rencontrera les résidents, avant de partir pour Mayotte.
La ministre sera de retour à La Réunion le mardi pour une conférence l'après-midi sur la prévention et la prise en charge du diabète, et terminera sa visite par une structure d’accueil d’urgence temporaire pour des échanges avec des femmes victimes de violences conjugales.

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L’hôpital public tunisien fait l’objet depuis quelques jours d’un feuilleton à rebondissements.
En réaction au reportage diffusé jeudi 21/09/2017 sur une chaîne TV – considérée à scandale - traitant des conditions d’hospitalisation de patients, le nouveau Ministre de la Santé, Mr Slim Chaker a effectué une visite surprise sur le terrain de l’hôpital incriminé (hôpital Charles Nicolle en l'occurrence), dans les heures suivant la diffusion .
Le ministère de la Santé a annoncé le lendemain, la formation d’une cellule de crise et la constitution d’une équipe pluridisciplinaire chargée de mener un audit dans les différents établissements publics hospitaliers et de relever toutes les défaillances. Ladite cellule commencera son travail à l’hôpital Charles Nicolle et s'intéressera ensuite aux différents établissements hospitaliers, universitaires et régionaux du pays.
Le samedi en soirée, un communiqué ministériel est revenu sur les « fausses informations » faisant état du limogeage de la directrice de l’hôpital Charles Nicolle, en précisant qu’il s’agissait de rumeurs « qui n’ont aucun fondement ». Le communiqué mentionne aussi qu’il a été proposé à la directrice de l’hôpital Charles Nicolle de présider et de moderniser l’unité de greffe en question « au vu de son expérience et de ses compétences dans ce secteur ».
Enfin, et il s’agit du dernier point, Slim Chaker a fait état que le « déficit » du budget des hôpitaux publics tunisiens a presque atteint les 770 millions de dinars – soit plus de 250 millions d’euros. Ce constat explique selon lui les difficultés de réapprovisionnement en dispositifs médicaux et autres équipements, et des relations par conséquent difficiles avec les fournisseurs.
Quelles seront les compétences appelées à réaliser ces audits, à préconiser des solutions efficaces et pérennes, à financer leur mise en place, à vérifier leur mise en application ? Sans doute le nouveau ministre, nommé depuis le 6 septembre dernier, fera-t-il des annonces complémentaires sur ces points, prochainement. A suivre.

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"En plus d'une grève le jeudi 28 septembre, le syndicat indépendant des médecins du secteur public prévoit également un sit-in national devant le siège du ministère de la santé le lundi 16 octobre prochain.
Les médecins du secteur public annoncent une grève le jeudi 28 septembre prochain. Hormis les urgences et la réanimation, les autres services des hôpitaux seront inactifs le jour de la grève. Le syndicat indépendant des médecins du secteur public tiendra également un sit-in national devant le siège du ministère de la santé le 16 octobre prochain, peut-on lire dans un communiqué de l'organisation publié le 17 septembre.
Le syndicat appelle le gouvernement et le ministre de la Santé, Houcine El Ouardi, à répondre immédiatement au dossier revendicatif des professionnels du secteur.
La principale réclamation : Équivalence du doctorat en médecine avec le doctorat national, et être payé selon l’indice salarial 509 soit près de 15.000 dirhams mensuels. Les lauréats ne sont actuellement payés que selon l’indice 336 au même titre qu’un étudiant détenteur d’un master, soit 8600 dirhams de revenus mensuels. Le syndicat revendique aussi de rajouter deux grades au-dessus du hors échelle.
Les médecins réclament aussi l'application des accords du 21 décembre 2015, en vertu desquels le ministère de la Santé s'était engagé pour améliorer les conditions financières des professionnels du secteur en augmentant notamment les salaires et les indemnités.
Selon le même accord, les médecins du secteur public auraient le droit d'exercer dans le secteur privé, à l'image des professeurs chercheurs en médecine, tant que cela ne porte pas atteinte au bon déroulement des gardes et des services d'astreinte dans les établissements publics. Cependant, cet accord n'a toujours pas profité d'une législation et fait défaut de cadre légal."

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Nous sommes au milieu des années 80 en France, près de Paris. C’est le début de l’été, les bords de Marne incitent à la promenade. Ce sera pour plus tard car près de là, se pose brutalement, dans un hôpital, un problème inattendu. De nombreux patients présentent simultanément ou presque, une infection qui associe plusieurs germes, Staphylocoque aureus, Acinetobacter, Pseudomonas aeruginosa et Serratia marcesens. Dans tous les cas, ces associations possèdent des antibiorésistances multiples et similaires et même en l’absence d’identification microbiologique plus précise, il est possible d‘envisager une cause commune à ces contaminations qui touchent tous les secteurs d’un établissement médicochirurgical de 250 lits. Tout le problème est d’identifier les origines.
La pression médicale et administrative est significative et les questions sont nombreuses. Rien ne relie à priori certains patients géographiquement éloignés des autres, qui n’ont pas subi d’intervention particulière, qui sont pour certains hospitalisés en long séjour. Par contre, les cas les plus nombreux apparaissent dans les secteurs de chirurgie et de réanimation. Ce sont les plus préoccupants compte tenu de l’état général des patients. La plupart d’entre eux sont passés au bloc opératoire, des contrôles sont effectués, de même qu’en stérilisation. Il n’apparait rien de significatif dans l’air, sur les surfaces et le process de stérilisation ne présente pas de faille. L’équipe de kinésithérapie est suspectée, mais aussi les antiseptiques, résultat d’anciennes aventures où ces vecteurs potentiels s’étaient révélés redoutables, mais là encore, rien de significatif. Reste la buanderie, point commun de ces différents patients au travers du linge qu’ils utilisent. Honnêtement, c’était par acquis de conscience car l’administration de l’établissement était assez fière de ses installations, en bon état, apparemment bien entretenues et que rien à priori ne conduisait à suspecter.
Et pourtant. Dans chaque machine à laver est retrouvée une ou plusieurs associations de germes, prélevées également sur le matériel de manutention, sur les tenues du personnel et naturellement sur du linge propre, à tous les stades de sa distribution, jusqu’à la chambre des patients. Divers évènements s’étaient conjugués pour aboutir à ce résultat étonnant. Tout d’abord, le cycle de désinfection des machines n’était pas effectué pour gagner du temps et faire des économies. La température de la calandre qui sèche et repasse les draps étaient insuffisante et le linge restait légèrement humide. Enfin par souci d’hygiène, ce linge encore un peu chaud était mis sous film plastique avant d’être distribué dans les services. Le microclimat entretenu sous ce film faisait le reste et chaque patient était étendu sur un tapis de contamination. Le mauvais état général des patients, les sondes urinaires en long séjour, les multiples portes d’entrée en réanimation, les drains en chirurgie permettaient à ces contaminations de produire des infections. Plus tard, le typage des bactéries a permis de confirmer le phénomène, au moins partiellement, mais il restait un enseignement gravé dans l’esprit de chacun : méfiez-vous du linge.
Bien plus tard, en circulant dans les hôpitaux et les cliniques des pays en développement, cette anecdote est fréquemment revenue en mémoire car les conditions nécessaires et suffisantes pour produire le même phénomène sont réunies quotidiennement dans la plupart des établissements. Dans l’indifférence générale, faut-il le préciser. Pour chacun, le linge lavé est nécessairement propre, ce n’est pas si simple.
Les installations rencontrées
Il arrive que la buanderie d’une clinique soit propre, carrelée, mais le plus souvent les locaux sont délabrés, mal entretenus, bricolés sur la terrasse du bâtiment ou dans une annexe car personne n’avait songé à cette fonction au cours de la conception. Dans les hôpitaux, la situation est identique, plusieurs installations étant disséminées dans un même ensemble hospitalier. Dans tous les cas, il n’existe pas de séparation entre propre et sale et c’est le même personnel qui assure le tri et le chargement sale, puis le déchargement propre et le séchage. Tout se passe comme si le risque de contamination n’existait pas. Il est très probable que le personnel employé à ces taches n’ait aucune conscience de ce risque, y compris pour lui-même. Aucune précaution n’est prise dans la manipulation du linge sale, parfois amené en vrac sur un brancard.
La nature des lessives dépend des aléas des marchés, les concentrations varient en fonction de la quantité de produit disponible et se réduit naturellement quand approche la fin du stock. L’utilisation d’eau de Javel est fréquente, elle est souvent conservée sans précaution, à la lumière, voire au soleil.
Le linge est séché en séchoir rotatif et le plus souvent au soleil sur la terrasse, ce qui n’est pas la plus mauvaise solution.
Le stockage du linge propre est organisé là où se situent des volumes disponibles car le plus souvent, la logistique est sous-évaluée dans la conception des établissements.
Toutes les conditions sont réunies pour que chaque jour, le linge constitue un risque de contamination pour les patients.
Aujourd’hui, les champs opératoires sont assez fréquemment à usage unique, de même que les casaques chirurgicales, mais ce n’est pas une règle absolue et certains établissements utilisent encore des champs et des casaques en tissu. Le traitement de ce linge n’est pas très différent, un cycle de machine leur étant souvent réservé. Mais la plupart du temps, ces machines sont peu performantes et un cycle de désinfection du tambour n’est pas envisagé. Il est peu probable que le linge lavé soit microbiologiquement propre, alors que les plus grandes réserves peuvent être formulées quant à la qualité de la stérilisation. En effet, le linge opératoire est stérilisé en tambours, fréquemment défectueux, dans des autoclaves peu fiables et parfois sans contrôle (voir https://www.hospihub.com/focus/enquete-conditions-de-sterilisation-des-instruments-chirurgicaux)
C’est ainsi que se déroule aujourd’hui, chaque jour, la vie de nombreux établissements de soin, publics et privés. Heureusement, cette situation évolue. De plus en plus de cliniques ont recours à la sous-traitance pour le linge et plusieurs projets récents intègrent une buanderie moderne comportant une séparation des circuits propres et sales. Mais cela reste marginal par rapport à l’étendue des besoins.
La sous-traitance pourrait être une solution. L’établissement qui y a recours cherche avant tout à se débarrasser d’un problème pratique au meilleur prix, sans pour autant se référer à des critères d’hygiène et de qualité microbiologique du linge. L’état de propreté très approximative des véhicules des prestataires croisés à l’occasion permet d’entretenir quelques doutes sur la question. Il ne semble pas qu’il existe actuellement d’unité industrielle de traitement du linge conforme aux principes d’hygiène appliqués en Europe.
Les évolutions réalistes
La situation est objectivement préoccupante même si à l’évidence, cela ne gêne pas grand monde. Il est inévitable que le linge soit responsable de cas d’infection dans les hôpitaux et les cliniques, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Par contre, il est parfaitement possible d’agir efficacement.
Tout d’abord au niveau de chaque projet d’établissement neuf
Tant que des unités performantes susceptibles de garantir une qualité microbiologique du linge acceptable ne sont pas en service, tant qu’une logistique adaptée n’y est pas associée, il est préférable de gérer la fonction linge en interne.
Sur tous les projets où nous intervenons, ce choix est systématique. Il se traduit par des buanderies qui fonctionnent sur le principe d’une marche en avant avec une zone de réception tri associée à un vestiaire du personnel équipé de douche. Elle communique avec une zone de chargement de machines à double porte, le tout séparé physiquement de la zone de traitement du linge propre.
Le linge propre est pris en charge par du personnel spécifique, séché, repassé, mis en forme en utilisant des équipements modernes et adaptés. Il est marqué, équipé de code barre ou puce RFID, stocké, géré et distribué par le personnel de la buanderie qui contrôle les stocks dans les services. Rien d’exceptionnel dans tout cela, si ce n’est que jusqu’à présent, ces pratiques ne sont pas mises en œuvre. Elles le seront prochainement et souhaitons qu’elles se généralisent.
La mutualisation des moyens
Il est regrettable que chaque établissement réalise un investissement lourd, utilise de la surface, engage du personnel, prenne en charge des consommations d’eau, d’énergie et de produits pour une prestation qui pourrait aisément être mutualisée et professionnalisée, ce qui permettrait de réduire ces charges. Encore faut-il que la qualité du résultat soit équivalente, si ce n’est supérieure.
Pour cela, il faut d’une part que des investisseurs décident d’intervenir dans ce domaine, s’appuient sur de véritables professionnels et mènent un projet rigoureux de bout en bout. Mais d’autre part, il faut que les établissements consommateurs soient en mesure de produire des exigences qualitatives précises. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Sous forme de questions, ces critères pourraient être les suivants :
- Les locaux sont adaptés au besoin
- Les locaux sont propres et aisément nettoyables
- Les locaux sont correctement ventilés
- La séparation entre sale et propre est effective
- Les machines sont traversantes ou sont des tunnels
- Les cycles sont adaptés
- Les produits sont adaptés
- Les machines pratiquent un cycle de désinfection quotidien
- Les équipements de séchage et mise en forme sont efficaces
- Le linge est propre et sec
- Le linge est en bon état
- Un contrôle microbiologique est réalisé régulièrement
- Les résultats sont disponibles pour les utilisateurs
- Le linge est stocké dans des locaux propres et ventilés
- Les moyens de transport sont maintenus propres en permanence
- Il n’y a pas de cohabitation entre sale et propre
- Tout le personnel intervenant dans le cycle du linge est formé à l’hygiène
- Les cycles et horaires de récupération/livraison sont conformes au contrat
- Le prestataire dispose d’un stock de linge permettant de pallier toute rupture accidentelle de la prestation
Le marché potentiel est important car il concerne à la fois les cliniques privées et les hôpitaux publics et pour le moment, il ne semble pas que de véritables réponses professionnelles soient apportées à ce besoin.
Les grandes entreprises du secteur ne l’ignorent certainement pas. Elles savent aussi que pour le moment, peu de professionnels de la Santé sont conscients des risques décrits dans l’anecdote qui ouvre cet article.
Ce dossier dédié au traitement du linge hospitalier a été publié dans HOSPIHUB La Revue - Edition 2017.

Expert en Hygiène, Qualité et Conception hospitalières, Patrick Breack a accompagné plus de 300 établissements publics et privés dont l’Hôpital Américain de Paris.
Il travaille aujourd’hui sur la conception, l’optimisation et l’évaluation de projets sanitaires au Maghreb et en Afrique.
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Le Roi Mohammed VI a procédé , en ce début de ramadan à l'inauguration de deux nouvelles structures sanitaires.
Un Centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelle
Le mercredi (31/05/17), ce fut le jour de l’inauguration d’un Centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelle, à Ain Chock, à Casablanca.
Ce centre est réalisé par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité pour un investissement global de 9 millions de dirhams.
Édifié sur un terrain de 1.720m2, ce centre aura pour mission la prise en charge des handicaps liés à des déficiences du système nerveux et de l’appareil locomoteur.
Cet établissement disposera d’unités:
- de consultations,
- de kinésithérapie (homme, femme, enfants),
- de balnéothérapie,
- d’orthophonie,
- de psychomotricité,
- d’orthoptie,
- de psychologie avec des services de diagnostic,
- de soins des pathologies de malformations (enfants et adultes)
- ainsi que la réalisation et la conception d’appareillage orthopédique adapté.
Ce centre est le fruit d’un partenariat entre la Fondation Mohammed V Pour la Solidarité, le ministère de la Santé, le Conseil régional de Casablanca-Settat, le Conseil Préfectoral, l’Initiative nationale pour le développement humain et un mécène.
Unique structure en son genre au niveau de la région de Casablanca-Settat, ce Centre fait partie intégrante du programme socio-médical de proximité pour la région (2016-2020). Lancé par le Souverain le 18 juin 2016 ce projet pilote entre également dans le cadre du programme de prise en charge sanitaire spécifique, développé par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité et fondé sur des mécanismes novateurs qui s’adressent aux personnes à besoins spécifiques ou aux populations souffrant de problématiques de santé particulières.
Un Centre médico-social
Le vendredi 02 juin 2017 à l’arrondissement Moulay Rachid, le Souverain a procédé à l’inauguration d’un Centre médico-psycho-social.
Réalisés par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité pour un investissement global de 7 millions de dirhams, les travaux de construction avaient été lancés par le Souverain le 18 juin 2016. Ce centre vient répondre au déficit enregistré en matière d’infrastructures médicales dédiées à la prise en charge psycho-sociale des personnes instables psychologiquement.
Etablissement d’accueil et de réhabilitation psycho-sociale de référence, ce nouveau Centre permettra le traitement des maladies mentales par le biais du développement des capacités relationnelles et d’apprentissage des patients, le renforcement de leur autonomie, leur sens de responsabilité, leur sentiment de bien-être et leur estime de soi.
Réalisé sur un terrain de 1.429 m2, il dispose d’un pôle médical comprenant des salles de consultations en médecine générale, psychiatrie et psychologie, d’un pôle communautaire abritant des salles d’activités occupationnelles, d’éducation physique et de formation, ainsi qu’une unité d’écoute.
Ce projet est le fruit d’un partenariat entre la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, le ministère de la Santé, l’Initiative nationale pour le développement humain, le Conseil Régional de Casablanca-Settat, et le Conseil Préfectoral de Casablanca. Sa gestion sera assurée par le ministère de la Santé en collaboration avec l’association AFAK pour la Santé mentale.

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L’Association des cliniques privées de Côte d’Ivoire(ACPCI), le réseau international pour la planification et l’amélioration de la qualité et de la sécurité en Afrique (RIPAQS), en partenariat avec NSIA Technologie ont organisé un déjeuner débat à l’endroit des dirigeants des PME du secteur privé de la santé en Côte d’Ivoire. C’était le lundi 8 mai au Grand Hôtel Abidjan-Plateau.
« Financement de la transformation digitale des PME du secteur privé de la santé en Côte d’Ivoire : Quelle approches de solutions durables» , tel était le thème retenu pour cette rencontre parrainée par le Ministre de l’économie et des finances et présidée par le Ministre de la santé et de l’hygiène publique.
Dr Ekra Elian représentante de Madame la Ministre de la santé et de l’hygiène publique a indiqué que la politique de la santé occupe une place importante dans le développement des nations :« La transformation digitale s’avère nécessaire comme une solution aux défis que doivent relever le système de santé ».
Notons que ce déjeuner-débat a été organisé en prélude à la troisième édition du symposium technique régional sur le partenariat public privé (SYMPOTECH 2017) qui se tiendra du 28 au 30 juin prochain à Grand Bassam.

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Le ministère de la Santé et de l'Hygiène publique, à travers une conférence de presse avec visite guidée , la semaine dernière, a fait part de ses objectifs pour améliorer l’offre et la qualité des soins auprès des patients ivoiriens.
Mettre en place et promouvoir une carte sanitaire rééquilibrant l’offre de soins, à travers la décentralisation : construction et équipement des Centres hospitaliers régionaux (Chr), des Hôpitaux généraux (Hc), des Centres de santé urbains (Csu), des Centres de santé ruraux (Csr), des Établissements sanitaires à base communautaire (Escom) et des CHU pour chacune des régions, des chefs-lieux de départements, des communes et des grandes villes.
Améliorer la qualité de l'offre des soins, par l’extension et le renforcement de la gratuité des soins - dont le coût est estimé pour la période 2013-2016 à 4 milliards 46 millions 100 mille Fcfa.
De son côté, la régie du conseil de santé aujourd'hui créditée de 2 milliards de Fcfa doit être régulièrement alimentée et atteindre une dotation optimale de 8 milliards pour lui assurer une bonne performance au niveau de ses résultats.
L’Etat, à travers le ministère de la Santé et de l'Hygiène publique alloue 58% du budget pour le fonctionnement et 42% pour les investissements, pour le financement de la santé.
Par ailleurs, les ménages y contribuent par des paiements directs à 32,55% et la part des partenaires représente 31% des investissements.
Le gouvernement a la volonté de rendre fiable et performant le système de santé, grâce à des offres de service qui créent la confiance chez les patients et améliorent le taux de fréquentation des structures sanitaires : il est décidé à engager de grands projets de construction et de réhabilitation d'infrastructures hospitalières.
La ministre Raymonde Goudou-Coffie a accompagné les journalistes dans la visite d’étabissements sanitaires, dont les CHU de Treichville, de Cocody et l'hôpital général de Marcory
Le CHU de Treichville qui a connu une récente modernisation, en plus de l'institut de cardiologie, une plate-forme médicale d'excellence régionale, propose un centre d'imagerie médicale. Un nouvel outil permettant enfin aux praticiens et spécialistes d’exercer leur profession dans des conditions satisfaisantes pour établir des diagnostics fiables.
Au CHU de Cocody, Djoussoufou Méité, directeur général de ce Centre hospitalier universitaire (Chu), veille sur les travaux de construction d'un centre de radiothérapie et de chimiothérapie. Le centre de médecine nucléaire disposera de traitements au laser, avec rayon x et Gama caméra.
Nous vous proposons d’en savoir plus sur la Politique Nationale d’amélioration de la qualité des soins et des services de santé en Côte d’Ivoire, en consultant ce document,
dont voici la préface :
Face au défi actuel en matière de santé et dans la perspective d’améliorer la qualité des prestations des soins et services de santé aux populations, devenues de plus en plus exigeantes, le Ministère en charge de la santé s’est doté de documents de politique en l’occurrence le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS), la Politique Nationale de l’Hygiène Hospitalière (PNHH) et le Document National de Stratégie de la Réforme Hospitalière (DNSRH).
Si le PNDS définit les orientations générales en matière de santé, la PNHH est axée sur l’hygiène hospitalière et la lutte contre les infections nosocomiales. Aussi le DNSRH vise-t-il l’amélioration du cadre de gestion pour un système de santé plus compétitif.
Le présent document de Politique Nationale d’Amélioration de la Qualité des Soins et des Services (PNAQS) vientfédérer tous les efforts du ministère en charge de la santé pour garantir en termes de qualité, l’offre des soins aux populations.
La PNAQS est un document d’orientation qui définit le cadre général du développement de la qualité dans le secteur de la santé….
Nos recherches sur ce sujet nous ont amenés aussi à retrouver cette information de mars dernier qui n’est pas anodine :
Côte d’Ivoire : Général Electric veut relever les plateaux techniques des hôpitaux nationaux
Le président de Général Electric Afrique, Jay Irland, a annoncé, mardi à Abidjan, la volonté du groupe de relever les plateaux techniques d’un certain nombre d’hôpitaux en Côte d’Ivoire comme ce fut le cas au Kenya.
« Au niveau de la santé, nous travaillons à réhabiliter et équiper un certain nombre d’hôpitaux. L’idée est de ramener et de relever le plateau technique en Côte d’Ivoire et c’est quelque chose que nous avons fait au niveau du Kenya », a déclaré M. Jay Irland, au sortir d’une audience avec le premier ministre Amadou Gon Coulibaly, précisant que son groupe travaille actuellement avec la primature et le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique pour voir comment ce projet peut être appliqué à la Côte d’Ivoire.

Depuis plus de 20 ans Karine Breack-Touzet évolue dans le domaine du projet hospitalier, ce qui l’a conduite à créer HOSPIHUB.
Elle est en constante relation avec les acteurs de la santé en France, au Maghreb et en Afrique. Son expertise s'étend aussi dans le tourisme de santé
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