Cancer de la prostate : première utilisation au monde de la technique d’ablation tumorale Nanoknife® guidée en imagerie embarquée 3D en ambulatoire

Date de publication
Cancer de la prostate : première utilisation au monde de la technique d’ablation tumorale Nanoknife® guidée en imagerie embarquée 3D en ambulatoire
France
Crédit photo : AP-HP

L’équipe du service Urologie du Pr Olivier Cussenot à l’hôpital Tenon, AP-HP, a réalisé chez deux patients un traitement par ablation focale d’un nodule de cancer de la prostate en utilisant l’électroporation – Nanoknife®. Cette technique vise à cibler et perforer les cellules tumorales tout en préservant les tissus sains à proximité. Jusqu’alors, elle n’avait jamais été réalisée en ambulatoire sous guidage en imagerie embarquée 3D Koelis – Trinity® grâce au système de fusion d’images IRM/échographie qui permet de suivre les lésions cancéreuses de l’organe en temps réel. Cette première des équipes de l’AP-HP marque une avancée importante vers le traitement ciblé et personnalisé du cancer de la prostate.

Le cancer de la prostate touche la glande de l’appareil reproducteur masculin, située sous la vessie, qui participe à la production du sperme. Les traitements dits « focaux » constituent une alternative thérapeutique entre la surveillance active et les traitements dits « radicaux » (prostatectomie totale ou la radiothérapie). Ils ont l’avantage de s’attaquer à la partie de la prostate qui contient la tumeur, et non à l’ensemble de celle-ci. Les fonctions urinaires et sexuelles sont ainsi préservées (continence urinaire, érections) et les complications post-irradiation sur les organes proches de la prostate sont évitées.

Parmi ces traitements mini-invasifs (pas de cicatrices) et réalisés sous anesthésie, l’électroporation - Nanoknife®, utilisés par ailleurs dans le traitement des cancers du foie ou du pancréas, a l’avantage de limiter les risques sur les organes voisins de par son mécanisme d’action innovant. L’énergie non thermique véhiculée par les aiguilles de traitement crée d’innombrables nanopores permanents dans la membrane des cellules tumorales pour les détruire. Les tissus avoisinants, les vaisseaux sanguins, les nerfs ne sont pas altérés et l’intervention peut être réalisée en ambulatoire.

Pour la première fois, ce traitement Nanoknife® a été réalisé pour deux patients par les équipes de l’hôpital Tenon, AP-HP, de manière « ciblée » et a été « cartographié » grâce au système Koelis – Trinity®. En effet, les aiguilles de traitement ont été positionnées alors que le médecin pouvait suivre les lésions cancéreuses de l’organe en temps réel en voyant les cibles IRM (lésions cancéreuses (5mm) à l’intérieur de la prostate) et les biopsies positives sur les images échographiques.

La fusion des images IRM/échographie dite "élastique", en plus d’aider l'urologue à s'orienter dans le volume de la prostate, offre des approximations millimétriques extrêmement précises.

Un appareil spécialement conçu optimise les biopsies en fusionnant les images IRM avec l’échographie pour réaliser des biopsies dites « ciblées ». Il réunit la grande précision et les informations très complexes de l'IRM avec un système d'images simple et maniable de l'échographie.

Après l’implantation, la position des aiguilles a été sauvegardée dans un modèle 3D de prostate pour assurer la traçabilité et le suivi qualité du traitement.

Cette avancée a été rendue possible grâce à la mobilisation du service Urologie de l’hôpital Tenon, AP-HP dirigé par le Pr Cussenot, qui dispose notamment d’une expertise en imagerie de la prostate (Dr Raphaële Renard-Penna) et en biopsies ciblées par fusion d’image (Dr Raphaële Renard-Penna et Dr Luca Lunelli) avec l’appareil de dernière génération Koelis Trinity. Un parcours « en un jour » d’IRM-Biopsies ciblées offre également la possibilité d’accélérer le diagnostic.

Chaque année en France, environ 54.000 (25% des cancers) nouveaux cas de cancers de la prostate sont diagnostiqués, avec un âge médian de 70 ans. En France, la mortalité de ce cancer fréquent occupe la 3ème place des cancers masculins avec environ 9 000 décès par an.

CP du 16/02/2018