Le Premier ministre a listé cinq chantiers pour réformer le système de santé français- MAJ

Date de publication
Le Premier ministre a listé cinq chantiers pour réformer le système de santé français-MAJ
France

Mise à jour du 20/02/2018 :

Concernant le point "Une réforme des modes de financement et une régulation budgétaire", les présidents des fédérations hospitalières se sont inquiétés dans le JDD du 18/02/2018, à travers une déclaration commune. Antoine Dubout, président de la Fehap (Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne), Lamine Gharbi, président de la FHP (Fédération de l’hospitalisation privée), Frédéric Valletoux, président de la FHF (Fédération hospitalière de France) et Patrice Viens, président d’Unicancer (Fédération des centres de lutte contre le cancer) signent une tribune contre une éventuelle baisse des tarifs hospitaliers.

Ainsi écrivent-ils : "Nous, fédérations hospitalières, représentons les 3.100 hôpitaux et cliniques de France. Le 1er mars prochain, comme tous les ans, nous connaîtrons les tarifs qui nous sont appliqués, c’est-à-dire le montant de la rémunération de nos actes par l’Assurance maladie. Il est de notre devoir aujourd’hui d’endosser un rôle de lanceur d’alerte, au sens où nous pointons, ensemble, un risque dommageable pour le bien commun. En l’occurrence, toute nouvelle baisse tarifaire serait très préjudiciable au système hospitalier et à la santé des Françaises et des Français."

Nous sommes des acteurs responsables, conscients des difficultés du financement de notre système de santé et soucieux de la maîtrise des dépenses. Le déficit, année après année, de l'Assurance maladie n'a rien de surprenant. Le vieillissement de la population et l'augmentation des maladies chroniques sont des réalités pérennes. Il est de notre fierté collective d'assumer ces coûts. Pourtant, alors même que ces mutations épidémiologiques sont à l'œuvre depuis longtemps, qui a pris soin de prévoir cette augmentation naturelle des dépenses de santé? On peut certes émettre des critiques au provisionnement des retraites, mais des mesures ont été prises. Rien de tout cela en santé. Résultat : on fait aujourd'hui reposer sur les acteurs toute la charge des efforts à fournir.

Évidemment, exercice budgétaire après exercice budgétaire, il est plus facile – et plus visible politiquement – de ficeler quelques mesures comptables aveugles, et de raboter nos capacités d'investissement et d'innovation. Mais à quel prix : la détérioration ­durable de nos établissements de santé et du service rendu au patient. Le point de rupture est proche. Ces baisses tarifaires sont beaucoup plus importantes que nos gains de productivité, limités par les carcans administratifs qui nous sont imposés. Persister dans cette politique à marche forcée est la plus mauvaise des méthodes. Elle porte en germe une atteinte à la qualité même des soins que nous devons aux malades.

Cette situation délétère engendre un malaise général. La souffrance est bel et bien là, chez des professionnels pourtant passionnés par leur métier, un métier difficile mais gratifiant. Les hôpitaux et les cliniques grondent en silence. Nous attendons donc de celles et ceux qui, par la force de la démocratie, ont la responsabilité de bâtir l'avenir de notre santé, qu'ils prennent conscience de l'urgence de la situation, qu'ils refondent le pacte de confiance avec celles et ceux qui soignent, et qu'ils empruntent la seule voie qui soit à la hauteur des enjeux : rénover profondément notre système de santé.

L'ouverture aux innovations expérimentales sur le parcours de soin et sa rémunération, permise par la loi de financement de la Sécurité sociale 2018, constitue une réelle avancée. Il faut aller encore plus loin. Construisons un cadre non plus seulement pour expérimenter sans agir, mais pour généraliser les organisations efficientes. Soyons prospectifs, créatifs, audacieux. Mais pour cela, il faut que la puissance publique se détourne des mesures d'économies à courte vue, et mette un terme au "principe de privation", à rebours des défis à relever en santé. Il faut de l'écoute, de la concertation, de la confiance, de la volonté et de la constance. Des hôpitaux publics et des hôpitaux et cliniques privés qui souffrent ne pourront pas durablement mener leurs missions. La réussite de la stratégie nationale de santé, aux axes directeurs de laquelle nous adhérons, impose que notre message soit aujourd'hui entendu. Vite."

 

Notre publication du 14/02/2018 :

Public sénat - Le Premier ministre a listé cinq chantiers pour réformer le système de santé français, un univers actuellement jugé trop « cloisonné » et qui favorise la « course » aux actes médicaux. Une concertation nationale sera organisée de mars à mai 2018 avec tous les acteurs de la santé.

C’est une nouvelle concertation qui va s’ouvrir. Trois mois de discussions et de tables rondes entre le gouvernement, l’Assurance maladie, les hôpitaux, les professionnels de la santé, les agences régionales – auxquels seront aussi associés les usagers – vont démarrer en mars pour préparer le système de santé français de demain.

Dans son discours prononcé au Centre hospitalier d’Eaubonne (Val-d’Oise), le Premier ministre a déclaré vouloir s’attaquer aux « faiblesses » de l’organisation des soins sur le territoire. Pour y répondre, il ne promet pas une « énième réforme de l’hôpital » mais annonce une « transformation de l’ensemble de notre système de santé », à la fois « globale » et « durable ».

Dans la feuille de route qui s’amorcera dès cette année, et qui s’étalera jusqu’à la fin du quinquennat, Édouard Philippe liste cinq grands chantiers :

La pertinence des soins

Une réforme des modes de financement et une régulation budgétaire

Adopter « une vraie stratégie numérique »

Des annonces sur la formation des professionnels de santé

Penser l’organisation des soins au niveau des territoires