La chirurgie du genou robotisée au CHU de Saint-Etienne

Date de publication

Le CHU de Saint-Etienne vient de doter le service de traumatologie – orthopédie d’un tout nouveau robot chirurgical : le Robot Mako. Cet équipement de pointe, unique en région Auvergne-Rhône-Alpes, permet l’implantation robotisée avec une ultraprécision de prothèses totales et partielles de genoux. Cette technologie particulièrement innovante présente de nombreux avantages pour les patients: diminution des douleurs post-opératoires et des saignements péri-opératoires, meilleur positionnement et durée de vie plus longue des implants, séjour à l’hôpital plus court.

La mise en place d’une prothèse totale de genou est une chirurgie bien établie avec des résultats consensuels et généralement bons pour l’amélioration fonctionnelle des patients. Cependant 20% des patients présentent un résultat jugé non satisfaisant, voire même mauvais après ce type de chirurgie utilisant une méthode conventionnelle.

Le Robot Mako pour l’implantation des prothèses unies et tricompartimentales utilise une technique associant une planification tridimensionnelle préopératoire basée sur un scanner, une intégration de ces données spécifiques au patient durant le geste opératoire et un bras robotisé appliquant la programmation désirée et adaptée aux caractéristiques anatomiques précises du patient.

Cette technique robotisée est utilisée aux Etats-Unis depuis 10 ans, la France ayant beaucoup de retard dans ce domaine. Elle s’adresse à tous les patients devant bénéficier d’une prothèse totale ou partielle du genou.

robot mako

 

Douleur post-opératoire diminuée

Une large étude de Kayani a montré l’intérêt du Robot Mako pour la diminution des douleurs postopératoires immédiates mais aussi dans les six premiers mois après la chirurgie. En comparant deux groupes de patients opérés selon la méthode classique et selon la technique du Robot Mako, une différence significative des scores douleurs et des consommations d’antalgiques paliers II et III a été démontrée en faveur du groupe opéré avec le Robot Mako. L’étude récente de Haddad publiée dans le JBJS British en 2017 a montré les mêmes résultats. La diminution de consommation d’antalgiques morphiniques est un point clef dans la gestion post-opératoire. Elle permet de réduire les risques liés à cette consommation et notamment les complications respiratoires fréquentes en cas de surdosages.

Cela participe aussi au confort du patient qui bénéficie plus rapidement d’une rééducation de qualité sans douleur. Cela permet enfin d’envisager une sortie de l’établissement hospitalier précoce et dans de meilleures conditions.

 

Saignement péri-opératoire diminué

L’utilisation de la technique Robotisée Mako permet de restreindre la lésion des tissus ce qui a pour conséquences de diminuer significativement les saignements post-opératoires et per-opératoires. Les études randomisées comparatives rapportent des taux de saignement significativement plus faibles avec le Robot Mako et des chutes du taux d’hémoglobine plus faibles. Cela permet d’éviter des thérapeutiques annexes visant à supplémenter en Fer les patients et de limiter les risques cardiaques consécutifs à cette anémie brutale. En outre les patients ne ressentent plus les signes généraux d’une anémie postopératoire. Ces améliorations favorisent également un départ précoce en centre de rééducation ou à domicile après la chirurgie.

 

Positionnement et survie à long terme des implants améliorés

L’utilisation du Robot Mako, associée à une planification 3D, permet une précision de l’ordre de 0,2 ° dans les coupes osseuses, soit une précision de pose extrêmement fine. Elle est par ailleurs très reproductible et permet de limiter le plus possible le facteur humain lors de la mise en place de la prothèse. L’ensemble des publications montrent que la précision du geste et donc le bon positionnement des implants constituent un facteur essentiel dans la durée de vie de la prothèse. En effet, une erreur d’axe post-opératoire supérieure à 3° engendre de facto une usure asymétrique des implants et un descellement précoce de ces derniers. Ainsi tout moyen permettant d’améliorer le positionnement des implants est directement lié à l’amélioration de leur survie à long terme. Le Robot Mako est le meilleur moyen actuellement de positionner de manière fiable et reproductible les implants. La durée opératoire s’en trouve également diminuée.

 

Durée de séjour diminuée

Marchand et al rapportent dans une étude de 335 patients publiée en 2018 une durée de séjour significativement diminuée grâce au robot Malko. La diminution des douleurs, la réduction des saignements et donc le début précoce de la rééducation - avec un lever et une mobilisation précoces de l’articulation - participent à la sortie précoce de l’hôpital. Blyth et al, dans une autre étude portant sur 139 patients, montrent aussi une réduction moyenne d’une journée de la durée du séjour hospitalier grâce au robot Mako.

Ceci s’intègre donc clairement dans une démarche de récupération améliorée après chirurgie associant : lever, kinésithérapie et départ de l’hôpital précoces. Cet investissement majeur s’inscrit dans la volonté du CHU de Saint-Etienne d’offrir à la population ce qui se fait de mieux actuellement en matière d’équipement dans le traitement chirurgical de la gonarthrose.

 

Les chiffres de l'investissement

Selon le media essor.42 : "Le CHU de Saint-Etienne étant le troisième établissement en France et le seul en Auvergne-Rhone-Alpes à s'en équiper, pour un investissement, « restant confidentiel, qui compte le tarif de la machine, la compétence en ingénierie, la maintenance annuelle et la formation des spécialistes », selon le directeur général de l'établissement, Mickaël Galy. Il concède toutefois : « 700 000 € proviennent de l'ARS. Un CHU ayant pour vocation de former et d'innover, il y a un enjeu d'attractivité pour recruter les meilleures compétences médicales. »

Le Dr Philippot, qui dispose de la certification pour l'usage du robot Mako annonce une progression de + 5 % du nombre d'opérations de chirurgie prothétique du genou par an au niveau national et de 20 % au CHU de Saint-Etienne, portant le nombre d'actes à 350 chaque année".

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