La Journée Mondiale de Lutte contre le Sida, en France, au Maghreb, en Afrique

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La Journée Mondiale de Lutte contre le Sida, en France, au Maghreb, en Afrique
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crédit photo : actualite.cd

Aujourd'hui 1er décembre 2017, s'organisent de nombreuses actions pour la Journée mondiale de lutte contre la Sida. Outre les séances de dépistages et information gratuites, chaque pays aligne aussi  ses résultats chiffrés. Loin de vouloir égaler le travail d' organismes tels que l'OMS qui tiennent tous ces chiffres à jour, pays par pays, nous vous proposons un petit tour d'horizon des actions menées dans les pays vers lesquels se portent généralement l'attention d'HOSPIHUB.

En France

A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre 2017, Santé publique France publie les données actualisées 2016 des infections par le VIH et les infections sexuellement transmissibles bactériennes en France. Par ailleurs, le ministère des Solidarités et de la Santé et Santé publique France lancent une nouvelle campagne de prévention auprès de la population générale et des populations les plus exposées pour valoriser l’offre de dépistage.

Points clés à retenir pour l’année 2016 :

  • 5,4 millions de sérologies VIH ont été réalisées par les laboratoires de biologie médicale
  • 56 300 tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) ont été réalisés dans le cadre du dépistage communautaire
  • 75 000 autotests ont été vendus en pharmacie
  • Environ 6 000 personnes ont découvert leur séropositivité VIH, dont plus d’un quart à un stade avancé de l’infection
  • 2 600 hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) ont découvert leur séropositivité, un nombre qui ne diminue pas
  • 3 200 hétérosexuels ont découvert leur séropositivité, un nombre qui continue de baisser surtout chez les hommes
  • Les HSH et les hétérosexuels nés à l’étranger (principalement en Afrique subsaharienne) restent les deux populations les plus touchées
  • Le dépistage du VIH doit être intensifié dans les populations les plus exposées au VIH afin de réduire la proportion de personnes qui ignorent leur séropositivité et leur permettre de bénéficier d’un traitement antirétroviral
  • La progression des infections à gonocoque et des infections ano-rectales à Chlamydia se poursuit chez les HSH

 

Au Maroc

A l'occasion de la célébration du 1er décembre 2017 le ministère de la Santé a annoncé lors d'une rencontre sous le thème «Droit à la Santé», avec le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) à Rabat,  que des avancées notables ont été réalisées dans la riposte contre l’infection par le VIH au Maroc grâce aux efforts des différentes parties prenantes.

Des progrès importants ont été réalisés ces dernières années, qui peuvent se décliner selon les données suivantes :

  • le nombre total cumulé de personnes vivant avec le VIH notifiées depuis 1986 s’élevait à 13.322 en fin juin 2017, dont 52% enregistrés entre 2012 et fin juin 2017.
  • la proportion de personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur statut sérologique est passé de 37% en 2011 à 63% en fin 2016, dépassant la moyenne de 53% observée dans la région MENA.
  • le nombre de personnes bénéficiant gratuitement d’un traitement antirétroviral a presque triplé, passant de 4.047 en 2011 à 11.246 en fin juin 2017, alors que cette proportion n’est que de 24% dans la région MENA

Cette rencontre a également été marquée par le lancement officiel de la campagne nationale de dépistage du VIH. Cette campagne, qui s’étend du 27 novembre au 27 décembre au niveau de toutes les régions du pays, aura pour principal objectif la promotion du test VIH et la mobilisation de la population pour bénéficier des services offerts afin d’augmenter la proportion des PVVIH qui connaissent leur statut.

Parmi les nombreuses actions menées dans le Royaume, citons celle de L’Organisation Pan Africaine de Lutte contre le Sida (OPALS- MAROC), dans le cadre de son partenariat avec l’ONUSIDA, qui a conçu un jeu éducatif sous forme d’application mobile intitulée « La Santé Sexuelle et Jeunes » dans le l’objectif de contribuer de façon effective à la Réduction de la vulnérabilité auprès de la population jeune en matière d’IST, SIDA et promotion de la SSR.

L'application mobile est un outil de sensibilisation et d’information très puissant et parfaitement adapté pour approcher la population jeune. Elle englobe plusieurs questions et réponses relevant des sujets relatifs à la:

  • Sensibilisation en matière d’IST, SIDA et VIH
  • Moyens de Prévention 
  • Santé sexuelle et Reproductive 
  • Droit et Stigmatisation 

 

En Algérie

Le Laboratoire national de référence du VIH/Sida (LNRV) de l'Institut Pasteur-Algérie a enregistré 723 nouveaux cas de sida durant la période allant du 1er janvier au 30 septembre 2017 au niveau national, a indiqué à l'APS M. Adel Zeddam, représentant du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/Sida en Algérie (ONUSIDA).

  • Sur 723 nouveaux cas d'atteinte du VIH/Sida enregistrés à l'échelle nationale durant l'année en cours, 379 cas ont été recensés parmi les hommes contre 344 cas chez les femmes, a précisé le responsable.
  • Un total cumulé de 11385 personnes dont 6347 hommes et 5038 femmes ont été diagnostiquées séropositives pour le VIH depuis le début de l'épidémie en 1985 jusqu'au 30 septembre 2017, selon le LNRV.
  • Les groupes d'âge les plus touchés sont les 25-29 ans (15 %), 30-34 ans (18 %) et 35-39 ans(15%). Le groupe d'âge 0-14 ans représente 6 % des nouveaux diagnostics, ce qui montre la proportion moindre de la transmission de la mère à l'enfant.
  • Au 30 septembre 2017, ce sont 10219 personnes vivant avec le VIH dont 674 enfants de moins de 15 ans  qui sont sous traitement antiviral, soit une couverture ARV de 78%, selon le Spectrum de ONUSIDA-Algérie.

Le représentant du programme ONUSIDA-Algérie a rappelé que l'Etat consacrait, dans le cadre du Plan stratégique national de lutte contre le Sida, 95 % d'un montant global estimé à 157 millions de dollars pour la prise en charge du sida et le soutien de certaines organisations internationales. 

Dans le cadre des efforts visant à prendre en charge les malades, les analyses du Sida ont été introduites d'une manière routinière à travers les différentes structures sanitaires en vue de diagnostiquer les cas d'atteinte de cette maladie et d'éviter sa transmission à travers les campagnes de diagnostic et de dépistage précoce au moyen du test de dépistage rapide du VIH, précise la même source. (source)

 

En RDC

Si sur le plan mondial, la journée du 1er décembre 2017 est placée sous le thème de « droit à la santé »,  en RDC, le thème national retenu est « Tous ensemble pour le dépistage volontaire du VIH, le traitement antirétroviral et le l’accès à la charge virale sans discrimination d’ici 2020 ».

« Je crois que ce choix se justifie par le fait que la RDC bien qu’elle ait fait des progrès notables, je vous donne quelques chiffres, en 2010, la RDC avait une couverture en traitement antirétroviral d’environ 10 %, aujourd’hui, nous sommes pratiquement à 50 % de couverture. En matière de la prévention de la transmission de la mère à l’enfant, la couverture était de 8 % en 2010, et aujourd’hui nous avons une couverture de 70 %, donc il y a quand même des efforts », avait dit Marc Saba, directeur pays d’ONUSIDA en RDC au cours de la conférence hebdomadaire de la MONUSCO le mercredi dernier à Kinshasa.

Cependant, il y a encore beaucoup de défis au sujet de l’amélioration de l’environnement juridique et la création d’un environnement favorable à l’accès au traitement et aux soins.

« Mais malgré tout, on constate qu’il y a toujours un gap important par rapport aux engagements internationaux que le pays a pris. Et j’ajouterais que quatre pays de la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre comptent pour 75 % du poids de la charge du VIH et la RDC fait partie de ces quatre pays. C’est la RDC, le Nigeria, le Cameroun et la Côte d’Ivoire. Donc, il y a encore des défis structurels. Par exemple, le système de santé mérite davantage d’être mieux articulé, étendu et décentralisé. Nous avons des aspects liés à la gestion même des intrants, des approvisionnements en ARV [Antirétroviraux] qui posent toujours des problèmes », avait-il ajouté.

En RDC, le taux de prévalence générale et moyen, c’est autour de 1,2 % pour la RDC. Environ, 370 000 personnes sont atteintes. Article du media actualite.cd

 

Au Sénégal

La secrétaire exécutive du Conseil National de Lutte contre le Sida, Docteur Safiatou Thiam a fait part de son souhait pour  l’élimination du sida d’ici à 2030. Au Sénégal, selon les dernières statistiques, plus de 41.000 personnes vivent avec le VIH/Sida. Parmi elles, 28.311 sont diagnostiquées et suivent régulièrement un traitement.

Dans son discours, Dr Thiam a indiqué que les décès dus au VIH/sida ont diminué de moitié et que le taux de prévalence tourne au tour de 0,5% au Sénégal. Ainsi, avance t-elle, sur un ton optimiste, qu’il est  possible pour les personnes séropositives de mener une vie paisible et tranquille avec le sida puisque le traitement est gratuit et accessible à tous.

 

Le dernier mot à la Directrice régionale de l'OMS, Dr Matshidiso R Moeti

Ce 1er décembre, au moment où nous célébrons la Journée mondiale de lutte contre le sida, sur le thème « Ma santé, mes droits », je tiens à partager avec vous l’histoire d’Alex, un lycéen de 14 ans qui vit avec sa grand-mère à Douala (Cameroun). Il a été diagnostiqué séropositif en 2016, une année après le décès de sa mère, des suites de tuberculose. « Ma famille m’a soutenu, m’a donné de l’amour et des soins ; les médecins m’ont donné des médicaments. Les médicaments me permettent de vivre une vie normale et renforcent mon organisme. J’aime aller à l’école, étudier et j’espère un jour devenir médecin pour pouvoir soigner d’autres personnes séropositives », a indiqué Alex.

Tout comme Alex, chaque être humain a droit à la santé, quels que soient son âge, son sexe et son lieu de naissance. La célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida souligne que chaque personne compte dans l’effort visant à réaliser des progrès plus rapides et plus durables pour assurer une couverture sanitaire à toutes les personnes vivant avec le VIH.

L’on espère mettre fin au sida dans la Région africaine d’ici à 2030. En effet, à la faveur de l’expansion rapide du traitement de l’infection à VIH et des interventions existantes de prévention de cette infection, le nombre de décès liés au sida dans la Région a diminué de moitié, voire plus, passant de plus de 1,5 million de décès en 2005 à environ 720 000 décès en 2016. Pour la première fois, plus de la moitié des personnes vivant avec le VIH en Afrique ont accès au traitement du VIH, ce qui a sauvé la vie à près de 14 millions de personnes avant la fin d’année 2016. La Région est donc sur la bonne voie pour atteindre l’objectif de mettre 23 millions de personnes sous traitement d’ici à 2020.

Il s’agit là d’une avancée majeure, mais le droit à la santé pour tous n’est pas encore devenu une réalité. Les jeunes, en particulier les jeunes femmes, restent exposés à un risque élevé de contracter le VIH. Les enfants sont souvent oubliés, et l’on ne parvient pas toujours à atteindre les populations clés telles que les professionnels du sexe, les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les consommateurs de drogues injectables, et les hommes sont aussi laissés pour compte. Les pays des sous-régions de l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale restent à la traîne par rapport au reste du continent. L’OMS et ses partenaires travaillent avec ces États Membres à mettre en oeuvre des plans de rattrapage, afin d’accélérer le traitement du VIH.

Près de 1,2 million de personnes ont contracté le VIH dans la Région africaine en 2016. Selon les estimations, six millions de personnes vivant avec le VIH ne connaissent toujours pas leur statut sérologique. Près de 12 millions de personnes vivant avec le VIH n’ont pas accès au traitement antirétroviral, et plus de la moitié des personnes sous traitement anti-VIH ont encore des niveaux détectables du virus. Ce constat renforce l’impérieuse nécessité de mettre les services de prévention et de traitement du VIH à la disposition de toutes les personnes qui en ont besoin.

Au moment où nous envisageons de mettre fin au sida à l’horizon 2030, nous invitons instamment tous les États Membres à placer la santé et les droits des personnes vivant avec le VIH au coeur de la riposte, afin de pouvoir atteindre toutes les communautés laissées pour compte.

Il faut investir davantage dans la santé et l’éducation des adolescents et des jeunes femmes en vue d’accroître leur accès aux services et de réduire leur vulnérabilité à l’infection par le VIH. L’OMS recommande aux pays d’adopter de nouvelles approches telles que l’autodépistage pour toucher un nombre accru de personnes et d’accélérer les interventions de prévention efficaces telles que l’utilisation des préservatifs.

En outre, la mise à disposition systématique de médicaments plus récents et plus sûrs, la réorientation de la prestation de services pour cibler des populations spécifiques et le renforcement des systèmes d’information stimuleront les progrès vers l’atteinte des objectifs. Je lance un appel à toutes les communautés pour qu’elles adoptent les innovations qui accéléreront l’élan vers l’avènement d’une génération sans sida.

Tous les êtres humains ont droit à la santé. L’OMS continuera d’apporter son appui aux États Membres pour intensifier les services de lutte contre le VIH, afin de donner à tous le droit à la santé et de veiller à ce que nul ne soit laissé pour compte". (message diffusé entre autres sur le media mosaiqueguinee.com.)