L'hospitalisation privée tunisienne décide unilatéralement d'une augmentation de 30% de ses tarifs

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L'hospitalisation privée tunisienne décide unilatéralement d'une augmentation de 30% de ses tarifs
Tunisie
Illustration : Polyclinique T. à Tunis - Crédit photo : Youssefbensaad

Les tarifs des interventions chirurgicales connaîtront une hausse de 30% à partir du 1er mai 2018, a indiqué, vendredi 27 avril, la Chambre syndicale nationale des cliniques privées.

Justifiant la hausse de la tarification, Boubaker Zekhama, Président de la chambre, lors d'un point presse à Tunis, a affirmé qu’elle est motivée par le fait que les cliniques privées sont confrontées à de difficultés financières : “Cette décision permettra aux propriétaires des cliniques de couvrir les charges et les pertes financières”,

Cette augmentation vise, également, à couvrir le coût des interventions, sachant que, pour exemple,  le montant des dépenses d’une intervention chirurgicale cardiovasculaire est estimé à 15.000 dinars alors que le plafond de remboursement fixé par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) s’élève à 6.000 dinars. 

Cette augmentation qui fait suite au silence de la CNAM face aux demandes de négociations des tarifs  par les cliniques privées, ne sera pas prise en charge par la sécurité sociale.

Les responsables de la Chambre nationale estiment que cette augmentation est indispensable pour sauver le secteur. Selon eux, la dégringolade du dinar, l’augmentation de la masse salariale, l’inflation sont parmi les principaux facteurs qui ont entraîné cette crise.

Cette décision fait actuellement l’objet de suivi et il sera question de revenir aux textes de loi encadrant ce secteur pour pouvoir se prononcer à ce sujet”, a indiqué, ce samedi 29/04/18, à la TAP le ministre de la Santé Imed Hammemi en marge d’une conférence organisée à l’occasion de la célébration de la journée internationale du vétérinaire.

Le gouvernement est attaché à préserver le pouvoir d’achat des tunisiens notamment en matière de santé”, a-t-il dit, soulignant que la politique sanitaire nationale exige que les dépenses sanitaires ne dépassent 40% du revenu du citoyen.

Cette décision a, également, suscité l’indignation de Othmane Jallouli, le secrétaire général de la Fédération générale de la santé relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). En effet, M. Jallouli a souligné, dans une déclaration accordée à Jawhara FM ce samedi 28 avril 2018, que le taux de cette augmentation était « élevé » ajoutant que la Fédération générale de la santé reviendra certainement sur la décision, jugée « unilatérale », de la chambre syndicale nationale des cliniques privées.