FHF : les efforts d’économie ne seront acceptés par les hospitaliers que s’ils sont partagés par tous

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FHF : les efforts d’économie ne seront acceptés par les hospitaliers que s’ils sont partagés par tous
France
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Système de santé : l’hôpital ne doit pas porter seul tous les efforts d’économie

Dans un entretien au Journal du dimanche, la ministre de la Santé a dévoilé ses pistes d’économies pour l’exercice 2018. Annonçant sa volonté d’engager une révolution douce pour le système de santé, elle a néanmoins confirmé les orientations du PLFSS pour 2018 basées notamment sur un effort d’économies sans précédent de 1,6 milliard d’euros pour les hôpitaux. Pour la Fédération hospitalière de France (FHF), le gouvernement doit comprendre que les efforts d’économie ne seront acceptés par les hospitaliers que s’ils sont partagés par tous. Or, l’hôpital semble une nouvelle fois perçu comme la variable d’ajustement du système. L’heure est venue pour un partage plus équitable des efforts, notamment entre la ville et l’hôpital. 

Si la FHF n’ignore pas le contexte économique ni la nécessité pour les comptes de l’Assurance maladie de retrouver une trajectoire de retour à l’équilibre, elle alerte néanmoins sur l’ampleur de l’effort demandé aux hôpitaux publics qui se traduira nécessairement par des décisions difficiles sur le terrain. En effet, si plusieurs annonces de la ministre de la Santé vont dans le bon sens – à l’image de la poursuite du développement de l’ambulatoire ou encore de la lutte contre les actes non pertinents –, la réalité est que ces réformes ne produiront leurs effets que sur le moyen terme alors que les efforts d’économies seront conduits dans le très court terme. 

À la veille des discussions du premier PLFSS du quinquennat, la FHF appelle donc les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités en engageant au plus vite des réformes structurelles trop longtemps repoussées et qui, pour l’heure, ne figurent pas à l’agenda gouvernemental : convergence des devoirs entre tous les acteurs de santé financés par de l’argent public, autonomie plus forte des établissements, assouplissement de leur statut pour plus de marge de manœuvre, modernisation des outils de gestion des ressources humaines pour davantage reconnaître l’engagement des professionnels, simplification drastique des procédures, recentrage du rôle des agences régionales de santé (ARS), révision de la politique d’autorisations. 

C’est seulement en engageant sans délai ces réformes de fond que les hôpitaux publics pourront gagner encore plus en efficience sans dégrader les conditions d’accueil des patients ni les conditions de travail des personnels. 

Frédéric Valletoux, président de la FHF - 23/10/2017