Au coeur des Urgences de Saint-Martin : les témoignages des soignants

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Au coeur des Urgences de Saint-Martin : les témoignages des soignants
DOM-TOM
Vue de l'hôpital de Saint-Martin. - AFP

"Irma" la semaine dernière à Saint-Martin et Saint-Barthélémy,  "Maria"  actuellement sur la Martinique : les  hôpitaux et leur personnel sont à pied d'oeuvre, et leur courage salué pendant les événements climatiques touchant les territoires français outremer. Les bâtiments ont été malmenés, et bientôt ils feront l'objet de prochains chantiers hospitaliers. Qu'en est-il du personnel hospitalier ? Comment était-ce sur place ? 

Nous avons retenu un article de la Rédaction d’Infirmiers.com qui avait tenu à saluer le travail exemplaire des acteurs de soins et autres hospitaliers.  "Au détriment de leur propre sinistre, ils sont restés sur place pour mener auprès de la population une guerre de résistance contre l’ouragan. Raphaël Moutamalle, Iade au Centre Hospitalier Louis Constant Flemming, nous envoie des nouvelles très récentes de la situation sur l’île, sur la gestion des soins. Lui-même n’a pas été épargné, comme on le voit sur la dernière photo de ce texte, posant devant les ruines de sa maison, et gardant pourtant le sourire !

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Le deuxième round a commencé et la violence d’Irma a ajouté à la complexité de la situation en arrachant une partie du toit de l’hôpital.

Affronter le pire

Les premières journées de résistance à l’Hôpital Louis Constant-Fleming ont été ordonnées en amont comme il se doit avec l’organisation d’équipes de soins réquisitionnées pour faire face dans toutes les spécialités au risque d’afflux massif de patients. Les patients les plus vulnérables ont ainsi pu être évacués dans le calme vers la Guadeloupe.

Au Bloc Opératoire, le premier contact avec l’ouragan n’a pas vraiment été perçu comme délétère, du fait d’une césarienne en urgence qui demandait la plus grande attention à la mère et à l’enfant. Pas de peur exacerbée à ce moment-là, d’autant que l’œil du cyclone amenant une accalmie, a permis de régler les soins dans l’ordre et dans un calme professionnel efficient. Mais le deuxième round a commencé et la violence d’Irma a ajouté à la complexité de la situation en arrachant une partie du toit de l’hôpital. A ce moment-là, les soignants ont pris en charge les patients exposés pour les rassembler dans le couloir, orienter certains d’entre eux avec les blessés vers la salle de réveil où les soins se sont organisés. Le fait d’orienter les patients les plus graves vers la Salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI) semble avoir permis une visibilité efficiente sur le tri et les évacuations nécessaires ont pu être réalisées.

Après le vent, c’est la pluie diluvienne et son cortège d’inondations qui s’abattirent sur le service des Urgences, qui dut alors faire face à cette contrainte supplémentaire dans l’organisation des soins, en prenant la SSPI comme sas de décompression. L’ouragan quittait ainsi les côtes de Saint-Martin pour raser des terres plus lointaines sur son chemin.

Les pharmacies n’ont pas été épargnées par les pilleurs et les stocks restants ont été rassemblés au CH."

Aujourd'hui, l'hôpital fonctionne à nouveau.